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Affaires Benalla : la chronologie complète pour tout comprendre

Evénements, personnages, mises en examen… Les Décodeurs retracent tout depuis le premier article du « Monde », le 18 juillet 2018.

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Publié le 11 février 2019 à 15h08, modifié le 04 septembre 2020 à 20h27

Comment ne pas se perdre dans le tourbillon des affaires autour d’Alexandre Benalla ? Plus de deux ans après les violences du 1er-Mai 2018, point de départ du scandale, les révélations pleuvent sur l’ancien « monsieur sécurité » d’Emmanuel Macron, ouvrant de nouveaux chapitres dans un feuilleton aux multiples rebondissements. Dernier en date : le parquet a requis le 4 septembre le renvoi en procès d’Alexandre Benalla pour l’usage illicite de ses passeports diplomatiques.

Chapitre 1. Les violences du 1er-Mai

2009

Alexandre Benalla

Vincent Crase

Alexandre Benalla et Vincent Crase se rencontrent lors d'une préparation militaire de gendarmerie.

Ils deviennent amis, et leurs carrières professionnelles se croisent à plusieurs reprises.

2018

Avant l'éclatement de l'affaire

Alexandre Benalla

Alexandre Benalla est chargé de sécurité à l'Elysée. Son titre officiel : adjoint au chef de cabinet.

Vincent Crase

Vincent Crase s'occupe de la sécurité au sein de La République en marche et effectue des missions ponctuelles pour l'Elysée.

1er mai

Alexandre Benalla Vincent Crase

Alexandre Benalla et Vincent Crase accompagnent les forces de l'ordre lors des manifestations du 1er-Mai à Paris en tant qu'observateurs. Problème : le premier porte un brassard de police, le second une arme.

Georgios D. Chloé P.

Sur la place de la Contrescarpe, ils interpellent violemment deux manifestants : Georgios D. et Chloé P. Les deux jeunes gens sont conduits dans des locaux de la police, puis relâchés.

Pour ces faits, Alexandre Benalla et Vincent Crase ont été mis en examen pour violences en réunion et immixtion dans l'exercice d'une fonction publique. A cela s'ajoute le port prohibé d'un brassard de police pour le premier, et d'une arme pour le second.

Georgios D. et Chloé P. ont été reconnus coupables, le 8 février 2019, d'avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre avant leur interpellation musclée. Ils ont été condamnés à 500 euros d'amende chacun.

Alexandre Benalla Vincent Crase

Un peu plus tôt, MM. Benalla et Crase avaient agi de manière similaire avec d'autres manifestants au Jardin des plantes, dans des circonstances qui restent à éclaircir : d'abord avec Khélifa M., puis avec Mélisande C. et Simon D..

Pour ces faits, Alexandre Benalla a été mis en examen pour violences volontaires en réunion. Khélifa M., Mélisande C. et Simon D. se sont porté partie civile dans le dossier.

Khelifa M. a été condamné le 4 juin 2019 à six mois de prison avec sursis pour des violences envers les forces l'ordre. Il a toujours nié avoir jeté des pierres sur les CRS, et ses avocats ont assuré vouloir faire appel.

2 mai

Alexandre Benalla Patrick Strzoda

Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, prend connaissance des événements de la Contrescarpe. Il sanctionne Alexandre Benalla en le mettant à pied pour quinze jours.

Alexandre Benalla Ismaël Emelien

Alexandre Benalla se rend dans le bureau d'Ismaël Emelien, conseiller spécial d'Emmanuel Macron, pour lui confier une vidéo trouvée sur Internet, censée plaider pour sa défense.

On y voit un « homme à la chaise » se livrant à des actes violents sur les forces de l'ordre. Mais contrairement à ce qu'Alexandre Benalla lui aurait alors affirmé, il ne s'agit pas du jeune homme de la Contrescarpe, et la scène a eu lieu bien plus tard.

18 juilletjuil.

Le Monde révèle l'implication de Benalla et Crase dans les violences du 1er-Mai. L'affaire éclate.

Le soir même

Maxence Creusat (commissaire à la préfecture de police) Jean-Yves Hunault (commandant chargé de la liaison entre la préfecture de police et l'Elysée) Laurent Simonin (haut gradé à la préfecture de police) Alexandre Benalla

Trois policiers de la préfecture de police de Paris extraient des images de surveillance montrant la scène du 1er-Mai à la Contrescarpe sous un autre angle. Ils les remettent sur CD à Alexandre Benalla, pensant qu'elles pourront l'aider dans sa défense.

L'exploitation et l'extraction d'images de vidéosurveillance est très encadrée par la loi. Pour ces faits, Alexandre Benalla et les trois policiers ont donc été mis en examen pour détournement et recel de violation du secret professionnel et d'images issues d'un système de vidéoprotection.

Alexandre Benalla Ismaël Emelien

Ismaël Emelien, le conseiller spécial d'Emmanuel Macron, passe à proximité du café Damas, où se trouve Alexandre Benalla, selon le bornage de son téléphone. Mais il nie être entré en contact avec lui à ce moment-là.

19 juilletjuil.

Alexandre Benalla Ismaël Emelien Pierre Le Texier

Alexandre Benalla se rend à l'Elysée pour remettre à Ismaël Emelien les images de vidéosurveillance, qui les transmet à son tour à Pierre Le Texier.

Ce cadre de La République en marche, chargé de la « riposte » en ligne, en publie sur Internet des extraits, mélangés à ceux d'une autre vidéo hors contexte (celle de « l'homme à la chaise »), dans le but d'excuser Alexandre Benalla.

Interrogé par la police le 16 janvier 2019, Ismaël Emelien – qui n'est pas mis en examen dans ce dossier – a reconnu avoir facilité la diffusion des vidéos pour « assurer la défense [...] du président de la République ». Il assure toutefois n'avoir jamais eu conscience du caractère illégal de ces images, ce qui, dans le cas contraire, le rendrait complice de recel.

20 juilletjuil.

Alexandre Benalla Patrick Strzoda

Le scandale pousse Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, à licencier Alexandre Benalla.

21 juilletjuil.

La police perquisitionne l'appartement d'Alexandre Benalla. Mais le coffre-fort du jeune homme, évoqué pendant sa garde à vue, a disparu.

Chokri Wakrim Ludovic Chaker Christian Guédon

M. Benalla explique aux enquêteurs que le coffre contient des armes et qu'il « a dû être emmené dans un lieu sûr » par un ami à qui il avait demandé de récupérer des affaires.

Le parquet de Paris a ouvert en novembre 2019 une information judiciaire pour « soustraction de documents ou objets concernant un crime ou un délit en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité », afin de déterminer les circonstances de la disparition du coffre-fort.

Sur la base de certains éléments de l'enquête, Libération a affirmé en février 2019 que l'« ami » qui a déplacé le coffre est Chokri Wakrim (qui est aussi le compagnon de Marie-Elodie Poitout, la chef de la sécurité de Matignon).

Auditionné en janvier 2020 par les enquêteurs, Chokri Wakrim l'a contesté. Il a toutefois mis en cause deux proches collaborateurs de l'Elysée, Ludovic Chaker et Christian Guédon : il a déclaré les avoir vu en présence du coffre le 19 juillet dans l'appartement parisien de Pascale Perez (dans lequel Alexandre Benalla a un temps trouvé refuge). Il a également assuré que le contenu d'un second coffre-fort présent à l'Elysée et contenant des données « sensibles » avait été transféré dans un sac de sport par Christian Guédon à la demande d'Alexandre Benalla. Ludovic Charker a contesté avoir participé au déménagement du coffre.

Selon Mediapart, la taille du coffre ne permettrait pas d'abriter certaines armes restituées plus tard par Alexandre Benalla.

22 juilletjuil.

Alexandre Benalla Vincent Crase

Alexandre Benalla et Vincent Crase sont mis en examen. Ils ont l'interdiction d'entrer en contact.

26 juilletjuil.

Alexandre Benalla Vincent Crase

Alexandre Benalla et Vincent Crase se rencontrent secrètement à Paris, en violation de leur contrôle judiciaire.

Choukri Wakrim Marie-Elodie Poitout

La rencontre aurait eu lieu au domicile de Marie-Elodie Poitout, la chef de la sécurité de Matignon, en présence de son compagnon, Chokri Wakrim.

Les conversations de MM. Benalla et Crase sont enregistrées selon des modalités qui restent mystérieuses.

Quand l'existence de cette rencontre a été révélée, six mois plus tard, par Mediapart, la justice a décidé de placer Alexandre Benalla et Vincent Crase en détention provisoire pour avoir violé leur contrôle judiciaire. Ils ont été remis en liberté une semaine plus tard.

31 juilletjuil.

Vincent Crase Christophe Castaner

Vincent Crase est licencié du parti La République en marche par son patron Christophe Castaner.

24 septembresept.

Alexandre Benalla

Mediapart publie une photo datant d'avril 2017, pendant la campagne présidentielle, où Alexandre Benalla s'affiche avec une arme, alors qu'il n'avait pas d'autorisation à l'époque.

Le jeune homme se défend en assurant qu'il s'agissait « probablement » d'un pistolet à eau.

Le parquet de Poitiers a ouvert dans la foulée une enquête préliminaire. Alexandre Benalla a été mis en examen le 20 mars 2019 pour « port sans motif légitime d'arme de catégorie B » (une infraction passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende).

Plusieurs éléments de l'enquête avaient en effet fragilisé sa défense d'Alexandre Benalla : des témoins de la scène ont douté de la possibilité qu'il puisse s'agir d'une arme factice, et les enquêteurs ont découvert que M. Benalla avait acheté un (vrai) pistolet ressemblant à celui de la photo sept jours avant le « selfie ».

31 janvier 2019

Mediapart dévoile des enregistrements sonores de la rencontre du 26 juillet 2018 entre Alexandre Benalla et Vincent Crase à Paris.

Ils suggèrent que les deux hommes ont violé leur contrôle judiciaire en se rencontrant, ont menti devant la commission d'enquête du Sénat et discuté de détruire des preuves intéressant l'enquête.

S'ils ont détruit des preuves, comme ils l'évoquent dans un enregistrement de leur conversation, ils risquent en outre trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

7 févrierfév.
Marie-Elodie Poitout Chokri Wakrim

Marie-Elodie Poitout, la chef de la sécurité de Matignon, démissionne. Elle avait auparavant confirmé avoir reçu M. Benalla en juillet, sans se souvenir de la présence de Vincent Crase. Elle nie être liée aux enregistrements.

Son compagnon Chokri Wakrim est suspendu dans la foulée de ses fonctions militaires par le ministère des armées à titre conservatoire.

15 févrierfév.

Le parquet de Paris ouvre une enquête pour entrave à la manifestation de la vérité, pour chercher à déterminer si Alexandre Benalla et Vincent Crase ont pu chercher à dissimuler des preuves.

Les soupçons portent sur la disparition mystérieuse du coffre-fort de M. Benalla, et sur ses conversations avec M. Crase, lors desquelles ils évoquaient des messages effacés de leur téléphone.

19 févrierfév.
Alexandre Benalla Vincent Crase

Alexandre Benalla et Vincent Crase sont placés en détention provisoire. Cette décision fait suite à la révélation par les enregistrements Mediapart que les deux hommes ont violé leur contrôle judiciaire en se rencontrant le 26 juillet à Paris.

20 févrierfév.
Sénat Alexandre Benalla Vincent Crase

La commission d'enquête du Sénat accuse Alexandre Benalla et Vincent Crase d'avoir menti et demande au bureau du Sénat de saisir la justice pour faux témoignages.

Sénat Alexis Kohler Patrick Strzoda Lionel Lavergne

Les sénateurs remettent aussi en cause le témoignages de trois hauts responsables de l'Elysée : Patrick Strzoda, Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne.

Le parquet de Paris a ouvert en avril 2019 une enquête préliminaire sur ces soupçons de déclarations mensongères, qui a été classée sans suite deux mois plus tard.

Chapitre 2. Le «contrat russe»

Fin 2016
Alexandre Benalla Emmanuel Macron

Alexandre Benalla s'engage auprès d'Emmanuel Macron : il assure sa sécurité avant et après sa déclaration de candidature à l'élection présidentielle.

Hiver 2017
Iskander Makhmudov

L'oligarque russe Iskander Makhmudov, réputé proche de Vladimir Poutine et de la mafia moscovite, est à la recherche d'un prestataire pour assurer sa sécurité en France et à Monaco.

Vincent Crase Alexandre Benalla

Vincent Crase, intéressé par le contrat, engage des discussions avec les représentants de l'oligarque. De nombreux éléments rassemblés par Mediapart, Alexandre Benalla a initié et participé à la négociation.

Mai 2017
Alexandre Benalla Emmanuel Macron

Lorsqu'Emmanuel Macron est élu président, Alexandre Benalla entre à l'Elysée comme chargé de mission, pour s'occuper de sa sécurité et de ses déplacements.

Si elle est avérée, la participation d'Alexandre Benalla aux négociations du « contrat russe » pourrait être problématique. Grâce à son poste à l'Elysée, il disposait en effet d'un accès privilégié à Emmanuel Macron et de nombreuses informations sensibles grâce à son habilitation « secret-défense ».

Août 2017

Vincent Crase Alexandre Benalla

Vincent Crase crée la société de sécurité Mars, qui servira à conclure le « contrat russe ». Alexandre Benalla n'apparaît nulle part dans la société, mais il en est le gérant de fait, selon Mediapart.

6 juin 2018

Vincent Crase Alexandre Benalla Iskander Makhmudov

Le contrat est conclu entre Mars et Iskander Makhmudov. La société de Vincent Crase recevra quelques semaines plus tard 294 000 euros pour ces prestations de sécurité.

25 juin

Groupe Velours

Mars n’assure pas les prestations elle-même. Elle sous-traite le contrat au groupe Velours, l’ancien employeur d’Alexandre Benalla.

Chokri Wakrim Yoann Petit

Sept officiers de sécurité sont choisis pour assurer la protection d'Iskander Makhmudov. Parmi eux, on retrouve deux proches d'Alexandre Benalla : Chokri Wakrim (qui est aussi le compagnon de Marie-Elodie Poitout, la chef de la sécurité de Matignon) et Yoann Petit.

18 juillet

L'affaire Benalla éclate avec les révélations du Monde sur les violences du 1er-Mai.

20 juillet

Groupe Velours

Echaudé par le scandale et soucieux de sa réputation, le groupe Velours dénonce le contrat de sous-traitance avec Mars.

26 juillet

Alexandre Benalla Vincent Crase

Alexandre Benalla et Vincent Crase se rencontrent secrètement à Paris, en violation de leur contrôle judiciaire.

Ils décident de « changer de portage » pour assurer la continuité du « contrat russe » malgré le retrait du groupe Velours. Ils envisagent de faire disparaître le nom de Vincent Crase des statuts de la société Mars.

Choukri Wakrim Marie-Elodie Poitout

La rencontre aurait eu lieu au domicile de Marie-Elodie Poitout, la chef de la sécurité de Matignon, en présence de son compagnon, Chokri Wakrim.

Fin août

Alexandre Benalla Jean-Louis Haguenauer (représentant d'Iskander Makhmudov en France) Chokri Wakrim

Lors de son séjour dans le château périgourdin de l'homme d'affaires Vincent Miclet, Alexandre Benalla croise Jean-Louis Haguenauer, le représentant d'Iskander Makhmudov en France. Son ami Chokri Wakrim est également présent, selon Libération.

16 octobreoct.

France Close Protection Yoann Petit

La société France Close Protection est créée par Yoann Petit, l'officier de sécurité proche d’Alexandre Benalla. Elle prend le relai du « contrat russe » pour une somme supplémentaire de près de 700 000 euros.

NovembreNov.

France Close Protection Alexandre Benalla

France Close Protection embauche Alexandre Benalla, et lui verse 12 474 euros pour honorer une « mission » qui doit rester « confidentielle ». M. Benalla dément qu'il s'agit du contrat russe.

2 décembredéc.

France Close Protection Farkhad Akhmedov

France Close Protection conclut un autre contrat de protection avec l'oligarque russe Farkhad Akhmedov, pour un montant de 980 000 euros.

Alexandre Benalla

Une partie des recettes de ce nouveau contrat sont transférés à Alexandre Benalla, par l'intermédiaire de sa société marocaine Instra Conseil.

17 décembredéc.

Mediapart révèle l'existence du premier « contrat russe » avec Iskander Makhmoudov.

21 janvier 2019

Alexandre Benalla

Alexandre Benalla jure devant la commission d'enquête du Sénat qu'il n'a pas de lien avec le « contrat russe » ou avec Iskander Makhmoudov.

Plusieurs éléments révélés ensuite par Mediapart mettront en doute cette affirmation.

7 févrierfév.

Le Parquet national financier ouvre une enquête préliminaire pour corruption.

Chokri Wakrim

Chokri Wakrim est suspendu de ses fonctions militaires par le ministère des armées.

11 févrierfév.

Mediapart révèle l'existence du second contrat, avec Farkhad Akhmedov.

17 décembredéc.

Vincent Crase

Vincent Crase est interrogé sur le contrat russe par la police judiciaire de Rouen dans le cadre d'une garde à vue. Il ressort libre.

A ce jour, l'enquête préliminaire est toujours ouverte. Elle n'a pas été confiée à un juge d'instruction, et n'a donné lieu à aucune mise en examen.

Chapitre 3. Les passeports diplomatiques

Mai 2017
Alexandre Benalla
Emmanuel Macron

Alexandre Benalla entre à l'Elysée comme chargé de mission, pour s'occuper de la sécurité et des déplacements d'Emmanuel Macron.

On lui délivre des passeports diplomatiques et des passeports de service pour faciliter ses déplacements internationaux.

1er mai

Alexandre Benalla

Alexandre Benalla outrepasse son statut d'observateur et interpelle violemment des manifestants à Paris.

Le lendemain, il est suspendu pour quinze jours par l'Elysée.

23 mai

Alexandre Benalla

Alexandre Benalla s'engage par écrit à rendre ses passeports diplomatiques (on ignore si cet engagement est lié aux événements du 1er-Mai).

Il ne le fait pas.

28 juin

Alexandre Benalla Ministère des affaires étrangères

Alexandre Benalla utilise un courrier à en-tête de l'Elysée pour demander un nouveau passeport de service au Quai d'Orsay. Il s'agirait d'un faux, utilisé pour usurper l'autorité du chef de cabinet de l'Elysée.

L'utilisation d'un faux pour obtenir un passeport est passible de cinq ans de réclusion criminelle et 75 000 euros d'amende – voire quinze ans et 225 000 euros si le faux en écriture publique est caractérisé.

18 juillet

L'affaire Benalla éclate avec les révélations du Monde sur la présence d'Alexandre Benalla le 1er-Mai aux côtés des forces de l'ordre.

20 juillet

Patrick Strzoda Alexandre Benalla

Le scandale pousse Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, à licencier Alexandre Benalla.

26 juillet

Ministère des affaires étrangères Alexandre Benalla

Le Quai d'Orsay demande à Alexandre Benalla de restituer ses passeports. Il ne répond pas.

Faute de procédure centrale, le gouvernement ne peut pas invalider ces passeports à distance.

Un passeport diplomatique doit être rendu par son titulaire « dès lors que son utilisation n'est plus justifiée ». L'usage injustifié d'un passeport diplomatique est passible de poursuites pénales.

Août

Alexandre Benalla

Alexandre Benalla utilise ses passeports à 23 reprises pour voyager.

Il affirme les avoir ensuite rendus « dans le courant du mois d'août ».

19 septembresept.

Alexandre Benalla Sénat

Devant la commission d'enquête du Sénat, Alexandre Benalla jure que ses passeports sont restés dans son bureau à l'Elysée après son licenciement.

Patrick Strzoda Sénat

Une déclaration qui sera démentie par le directeur de cabinet de l'Elysée, Patrick Strzoda, lors de sa propre audition.

OctobreOct.

Alexandre Benalla Elysée

Pour une raison mystérieuse, l'Elysée rend à Alexandre Benalla ses passeports diplomatiques, encore valides, en même temps que certains de ses effets personnels.

Il recommence à voyager pour ses déplacements d'affaires, notamment en Afrique et en Israël, alors qu'il n'a normalement plus le droit de les utiliser.

8 novembrenov.

Ministère des affaires étrangères

Le ministère des affaires étrangères lance une procédure d'invalidation des passeports.

27 décembredéc.

Mediapart et Le Monde révèlent qu'Alexandre Benalla voyage toujours avec ses passeports diplomatiques.

28 décembredéc.

Ministère des affaires étrangères

Le Quai d'Orsay saisit la justice sur l'utilisation de ces passeports.

16 janvierjanv. 2019

Sénat Patrick Strzoda

Devant la commission d'enquête du Sénat, Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, accuse Alexandre Benalla d'avoir produit un faux le 28 juin pour obtenir un passeport de service.

18 janvierjanv.

Alexandre Benalla

Alexandre Benalla est mis en examen pour usage « sans droit » de ses passeports. Il est placé sous le statut de témoin assisté pour les soupçons de faux.

24 juilletjuil. 2020

Alexandre Benalla

La mise en examen d'Alexandre Benalla est étendue aux chefs de « faux » et « usage de faux ».

4 septembresept.

Alexandre Benalla

Le parquet de Paris demande un procès en correctionnelle pour « faux », « usage de faux » et « utilisation indue » de documents professionnels contre Alexandre Benalla

Chapitre 4. La déclaration d'intérêts

MaiMai 2017

Alexandre Benalla Haute autorité pour la transparence de la vie publique

Lorsqu'Emmanuel Macron est élu président, Alexandre Benalla entre à l'Elysée comme chargé de mission, pour s'occuper de sa sécurité et de ses déplacements.

Même s'il n'est pas officiellement membre du cabinet présidentiel, et que sa nomination n'a pas été annoncée au Journal officiel, il est censé fournir des déclarations d'intérêts et de patrimoine à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Mais il le ne fait pas.

Le défaut de déclaration auprès de la HATVP est passible de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

20 févrierfév. 2019

Alexandre Benalla Sénat

La commission d'enquête du Sénat accuse Alexandre Benalla et sept autres chargés de mission de l'Elysée d'avoir manqué à leurs obligations auprès de HATVP lors de leur entrée à l'Elysée.

8 avrilavr. 2019

Le parquet de Paris ouvre une enquête sur le défaut de déclaration d'Alexandre Benalla auprès de la HATVP.

Dernière mise à jour le 4 septembre 2020, après la demande du parquet de renvoyer Alexandre Benalla en correctionnelle dans l’affaire des passeports.

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