Germaine Dulac (1882-1942), première cinéaste essayiste

Germaine Dulac (1882–1942) - DR La Cinémathèque française
Germaine Dulac (1882–1942) - DR La Cinémathèque française
Germaine Dulac (1882–1942) - DR La Cinémathèque française
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Pionnière du cinéma, inspirée des premiers mouvements féministes, elle réalise le premier film surréaliste, fonde entre autres la fédération des cinéclubs, et écrit quelques-uns des premiers textes théoriques sur l’art cinématographique en tant que forme autonome.

Ses idées, ses engagements et sa quarantaine de films font d’elle une figure féminine majeure du début du XXème.

Née le 18 novembre 1882 à Amiens, Germaine Dulac suit très tôt des cours de danse, de chant et de musique, et se forme à la photographie. Elle se passionne pour le journalisme et collabore à La Fronde (journal féministe). En 1904, elle se marie au romancier Albert Dulac. De 1909 à 1913, elle travaille comme journaliste à La Française (elle y défend le droit de vote des femmes), rédige des critiques de théâtre, interviewe des femmes célèbres. Elle s’intéresse de plus en plus au cinéma. 

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Ce qui appartenait, jadis, aux spécialistes et aux gens d'études s'adresse maintenant au spectateur le moins raffiné qui s’assoit dans un fauteuil avec la seule tâche que de bien regarder. Les actualités sont le plus grand moyen de correspondance entre les peuples et les classes. C'est donc internationalement et socialement qu'il faut envisager le problème des actualités qui contiennent, en plus, l'esprit du vrai cinéma. Germaine Dulac

En 1915, elle crée sa propre compagnie de production et tourne son premier film, Les Soeurs ennemies, tout de suite remarqué pour sa sensibilité intimiste et pour la qualité de ses images. Divorcée en 1920 et sans enfant, elle entre au bureau du Club des amis du septième art aux côtés d'Abel Gance, puis cofonde le Club français du cinéma, avec Louis Delluc en 1922. Convaincue de la portée sociale du cinéma, Germaine entrevoit même la nécessité d'une cinémathèque. Fin 1929, elle fonde et préside la Fédération française des ciné-clubs et en 1936, l'International des femmes au sein de la Société des Nations. 

Germaine Dulac et Stacia Napierkowska photographiées en Italie en 1917. Photographie utilisée dans le n° 23 de "CINE-MIROIR" (avril 1923)
Germaine Dulac et Stacia Napierkowska photographiées en Italie en 1917. Photographie utilisée dans le n° 23 de "CINE-MIROIR" (avril 1923)
- Domaine public - Wikipédia

Sous le Front Populaire, elle dirige la section cinématographique de Mai 36, et réalise le docu-fiction Le Retour à la vie. Germaine Dulac devient une "cinéaste d'avant-garde", à la recherche constante d'un "cinéma intégral" (jouant de flous, de surimpressions et de toutes sortes de "procédés expressifs" propres au cinéma). 

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En 1927, en association avec Antonin Artaud (qui écrit le scénario), elle tourne La Coquille et le Clergyman (sur les frustrations et fantaisies sexuelles d'un jeune prêtre) qui déchaîne de véritables tollés. Considéré comme le premier film surréaliste de l’histoire, ce film expérimental est devenu aujourd’hui un "classique". 

En contrepoint, ses divers textes définissent le cinéma comme art autonome ; autant d’écrits qui font toujours autorité. En 1935, Germaine Dulac est directrice adjointe des Actualités Gaumont, poste qu’elle occupera jusqu'à sa mort. 

À l’arrivée du cinéma parlant, Germaine met un terme à sa carrière de cinéaste. Elle s'éteint prématurément le 20 juillet 1942 à Paris.

Germaine Dulac faisait partie de ces organismes. Elle travaillait à fond sur le front féministe, ce que l'on appelait à l'époque le "mouvement du progrès féminin". Elle n'en parlait pas dans ses écrits sur le cinéma mais elle voulait un cinéma qui révélait la vie de la femme, la vie de l'homme, la nouvelle femme et le nouvel homme. Tami Williams, professeur

"Disque 957" (1928), un film de Germaine Dulac (1882–1942)
"Disque 957" (1928), un film de Germaine Dulac (1882–1942)
- DR La Cinémathèque française

Un documentaire d'Alexandre Vuillaume-Tylski, réalisé par Julie Beressi. Prise de son, Clara Galivel et Manon Houssin ; mixage, Cédric Chatelus. Archives INA, Clary Monaque. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France et Mewen de Maqueville, stagiaire.

Textes lus par Johanna Vaude (vidéaste et musicienne).

Remerciements à la Cinémathèque française qui nous a permis d'illustrer cette page avec des photos de qualité.

"La Belle Dame sans Merci" (1920), un film de Germaine Dulac (1882–1942)
"La Belle Dame sans Merci" (1920), un film de Germaine Dulac (1882–1942)
- DR La Cinémathèque française

Intervenants

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Bibliographie

Pour aller plus loin :

La semaine prochaine, retrouvez Eric Tabarly (1931-1998), à la vie, à la mer, un documentaire d'Yves Aumont, réalisé par François Teste : 

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